Passionnés et propriétaires de voitures anciennes, l’heure est grave. En effet, dans le cadre de la loi sur la transition énergétique, les 19 collectivités passées en ZFE (zone à faible émission) interdiront dès le 1er janvier 2021 la circulation des véhicules dépourvus des vignettes Crit’Air appropriées.
Ce qui veut dire que toutes les voitures de collection de plus de 30 ans, qui n’ont pas la fameuse vignette, ne pourront plus rouler, de jour comme de nuit, en semaine ou le week-end, dans les ZFE.
Voitures anciennes : l’heure est grave
Le nombre de véhicules anciens en France est de 800 000. Sans parler des événements organisés autour de l’automobile ancienne (2% des événements nationaux soit 10 000 rendez-vous par an), des rallyes touristiques ou du salon Rétromobile qui, à lui seul, rassemble plus d’un million de visiteurs à chaque édition, dont 40% viennent de l’étranger.
Défendre la circulation des anciennes
La Fédération Véhicules Patrimoine et Passion (FVPP) initiée par Valve, Association reconnue d’intérêt général, en appelle à une mobilisation active pour défendre la libre circulation des véhicules historiques de plus de 30 ans.
En effet, dans le cadre de la loi de transition énergétique, l’ensemble des 19 collectivités (25% du territoire français) qui sont passées en « zones à faibles émissions » / ZFE (comme la métropole européenne de Lille, la métropole d’Aix-Marseille-Provence, la métropole de Lyon…), appliqueront dès le mois de janvier prochain les mesures pour interdire la circulation de jour comme de nuit et tout au long de l’année, des véhicules ne disposant pas des vignettes Crit’Air appropriées.
Rester définitivement au garage
De ce fait, les voitures de collection de plus de 30 ans, qui de par leur ancienneté sont dépourvues de vignettes Crit’Air, seront légalement contraintes de rester définitivement au garage. Avec l’extension attendue des ZFE (une trentaine de nouvelles agglomérations en perspective), et sans une adaptation urgente de la règlementation pour les véhicules « historiques » de plus de 30 ans, le paysage français risque de voir à court terme la disparition d’un patrimoine culturel « vivant » exceptionnel, entraînant de lourdes conséquences économiques et sociales dans la France entière dans des domaines aussi variés que le tourisme, la culture, l’événementiel, l’artisanat.
Des emplois menacés
Ce sont entre autres 800 000 véhicules, 10 000 événements, 4 000 entreprises, 20 000 emplois directs qui ne vivent que de l’automobile de collection et des milliers d’emplois indirects qui sont menacés. Le secteur de l’automobile historique représentant plus de 4 milliards d’euros du PNB.
La FVPP initiée par l’association Valve (Villes accueillants en liberté les véhicules d’époque) entreprend depuis 4 ans des démarches actives de sensibilisation auprès des élus, députés et membres du gouvernement avec pour objectif d’obtenir :
La reconnaissance des véhicules historiques de plus de 30 ans au titre du patrimoine industriel vivant du 20ème siècle
Le droit pour les véhicules historiques de circuler librement en ZFE conformément aux préconisations du droit européen, avec la mise en place d’un signe extérieur de reconnaissance (par ex. une vignette ou une plaque d’immatriculation spécifique) comme cela se fait déjà dans certains pays européens (Allemagne, Pays-Bas).
Un impact polluant insignifiant
Si ces revendications n’étaient pas prises en compte, cela signifierait probablement la fin programmée d’un secteur dynamique alors qu’il est pourtant prouvé que l’impact environnemental des véhicules historiques anciens est insignifiant (0,01% des kilomètres parcourus par le parc automobile français) au regard de leur utilisation très occasionnelle (moins de 1000 km effectué en moyenne par an par véhicule) et leur très faible représentation sur le parc global de l’automobile en France (2%).
Une pétition en ligne
Afin d’alerter l’opinion publique et de renforcer son action, la FVPP lancera une pétition en ligne début décembre 2020. À propos de la Fédération Véhicules Patrimoine et Passion : La FVPP vient de naître sous l’impulsion de Philippe Plantier après la création en 2017 d’une première association VALVE (Villes Accueillants en Liberté les Véhicules d’Epoque) en réponse à la mise en place de la règlementation Crit’Air.
Philippe Plantier, collectionneur et passionné invétéré de voitures anciennes, se bat pour que le marché du véhicule ancien, souvent méconnu, soit reconnu pour sa valeur patrimoniale, culturelle et valorise son impact économique bénéfique. Aujourd’hui la Fédération peut compter sur une communauté de près de 6000 membres qui ne cesse de se développer. VALVE est aussi à l’origine de l’organisation d’un événement majeur : Le Bouchon de Blois (dans le Val de Loire).
Cet événement qui a réuni près de 15 000 participants en 2019, fort de son succès inattendu, a vocation à développer son modèle dans différentes régions de France.
Une amende de 68 euros
Pour faire appliquer l’interdiction de circulation aux voitures anciennes dans les Zones à Faible Émission, la Ministre de la Transition Écologique a annoncé un système de verbalisation automatique. Ce dernier, basé sur un radar fixe, flashera le véhicule à l’entrée de la ville et le propriétaire recevra une amende 68 euros à son domicile. Ce n’est pas encore fait puisqu’il faudra une période de tests avant validation et mise en place.
Monsieur Vintage, support média dédié aux véhicules anciens en particulier et au vintage en général, soutient l’initiative de la FVPP et s’associe à la défense de la libre circulation de nos véhicules anciens, véritable patrimoine industriel français.
Source : monsieurvintage.com